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Un sursis pour les chibanis du faubourg Saint-Antoine

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Ces retraités franco-marocains se sont mobilisés depuis cet été pour éviter l'expulsion de leur hôtel meublé parisien.
Saïd Allouche et Layachi Ait-Baaziz, Algériens, 81 et 65 ans, partagent une chambre depuis huit ans. (Photo Jean-Michel Sicot)
publié le 8 septembre 2014 à 16h06

Les chibanis de la rue du faubourg Saint-Antoine ont gagné leur première bataille. Au début du mois de juin, cette quarantaine d'anciens travailleurs migrants, installés dans un hôtel meublé à Paris, ont appris qu'ils étaient expulsables depuis un an. La gérante, pourtant au courant, ne les avait avertis de la situation qu'à la dernière minute. Un mois plus tard, dans un courrier, la préfecture leur a annoncé qu'ils devaient partir sous quelques jours, sous peine d'être mis à la rue. Ce lundi, après plusieurs semaines de lutte, la ville de Paris a annoncé être intervenue auprès de la préfecture pour obtenir qu'ils ne soient «pas expulsés avant la trêve hivernale».

Installés à l'hôtel depuis dix, vingt voire quarante ans, leur cause a suscité l'indignation des riverains, des associations et de certains élus. Tous en règle, la plupart sont arrivés en France dans les années 60 pour travailler. L'hôtel, dont le premier étage est abandonné depuis plusieurs années, n'a pas de douches. Dans les chambres des vieux messieurs, cafards et humidité sont la règle, aucuns travaux n'ayant été effectués depuis des années. Ces «anciens et sérieux locataires» comme la gérante les présente, ont toujours payé leur loyer. Déterminés, ils avaient contacté le Droit au logement pour contester leur expulsion.

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Achour Amarouche, Algérie