Menu
Libération
interview

Inna Shevchenko : «En France, la justice n’est pas au service des institutions religieuses»

Article réservé aux abonnés
Femen, la guerre des «sextrémistes»dossier
La chef de file des Femen se réjouit que le tribunal de Paris ait relaxé les neuf Femen qui avaient dégradé une cloche de Notre-Dame de Paris. Le parquet a par la suite fait appel de cette relaxe.
Inna Shevchenko, le 10 septembre, à Paris, pour le procès contre les dégradations des cloches de Notre-Dame. (Photo Fred Dufour. AFP)
publié le 10 septembre 2014 à 14h38

Les neuf Femen qui étaient poursuivies pour avoir dégradé une cloche de Notre-Dame de Paris ont été relaxées ce mercredi par le tribunal correctionnel de Paris qui a estimé qu'il n'avait pas suffisamment d'éléments. Le parquet de Paris a par la suite fait appel de cette décision. A l'inverse, trois surveillants de la cathédrale ont quant à eux été condamnés à des amendes avec sursis pour des violences commises sur trois militantes. Pour Inna Shevchenko, leur chef de file, la relaxe est «normale» même si elle a craint, jusqu'au bout, un autre jugement.

Quelle est votre réaction après ces relaxes ?

Avant d’aller au procès, ce matin, nous n’étions vraiment pas certaines de ce qui allait arriver. Pour nous, c’était évident que nous n’avions rien à nous reprocher. Mais en même temps, il y avait tellement de tapage autour, plus d’un an et demi après l’action, qu’on était tout de même dans le doute. On se demandait un peu quel était le but de tout ça.

Après le résultat, on a tout simplement le sentiment que c’est normal. Le juge a reconnu que ce qui nous était reproché était absolument ridicule. La décision a le mérite de montrer qu’en France la justice n’est pas au service des institutions religieuses, même si elles font tout pour mettre la pression, et qu’elle peut rendre des décisions de manière indépendante. Je rêve qu’un jour ce genre de décisions puisse être rendu en Russie, en