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reportage

A Lille, «il faut se battre pour un logement»

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Dans la troisième ville la plus chère de France, les étudiants sont obligés d’habiter des chambres, voire des taudis, hors de prix.
Des immeubles à Lille. (Photo Philippe Huguen. AFP)
par Stéphanie Maurice, LILLE, de notre correspondante
publié le 11 septembre 2014 à 20h06

Le logement étudiant, à Lille, c'est la soupe à la grimace. «C'est trop cher», lâche un jeune bachelier. «De 300 euros pour la chambre de 9 m2, la surface minimum légale, jusqu'à 600 euros pour un grand studio bien placé», énonce-t-on à l'agence Vacherand Immobilier, installée à deux pas de l'université privée catholique de Lille. Avec, en ces temps de rentrée universitaire, un débit important des annonces qui, en moins d'une semaine, trouvent preneurs. En moyenne, il faut compter entre 400 et 500 euros pour un 20 m2 en bon état, non meublé. Il y a quinze ans, un appartement de 70 m2 avec deux chambres se louait à ces tarifs sur Lille.

La ville est devenue la troisième plus chère de France. Une flambée des loyers dure à avaler pour une académie qui compte aussi le plus grand nombre de boursiers, 52 937 en 2013, soit un tiers des étudiants inscrits. Voilà une des raisons qui explique la volonté de Martine Aubry, maire PS de la ville, d'y expérimenter l'encadrement des loyers. «Trouver un logement, c'est facile. Il suffit juste d'avoir un garant qui a un salaire trois fois supérieur au loyer», ironise Arnold, étudiant en droit à la catho.

Récupération. On parcourt les offres sur le Web : les photos montrent des soupentes aménagées, avec chauffage électrique et kitchenettes rudimentaires, équipées de plaques chauffantes. Quand c'est meublé, cela sent la récupération des vieilles comm