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Libération
à la barre

La liste des morts pour ouvrir le procès Xynthia

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Le procès Xynthiadossier
publié le 15 septembre 2014 à 19h56

Ciel bleu, plage immense, grand soleil. Sur le front de mer des Sables-d’Olonne, des touristes en maillot gagnent le sable, certains se baignent. Au bord de la promenade, bloc de verre face à la mer, le centre des congrès a été transformé en annexe du palais de justice. Devant, ils sont plus de 120, hommes et femmes aux visages de douleur, à faire la queue derrière le panneau «parties civiles». Entre la carte postale d’arrière-saison idyllique, les glaces, le manège et l’horreur que ceux-là s’apprêtent à revivre, le lien est impossible, trop violent.

A 13 h 30, première bousculade. Un cameraman part en courant, suivi par dix, vingt, trente. Ils ont aperçu René Marratier, l'ex-maire de La Faute-sur-Mer (Vendée). Dans ce procès dit «de la tempête Xynthia», démarré ce lundi et prévu pour durer jusqu'au 17 octobre, l'édile au ventre rond, transporteur routier et toujours conseiller municipal, fait figure de principal responsable. Sa politique frénétique d'urbanisation, menée dans des zones à fort risque d'inondation, et son obstruction à toute mesure préfectorale visant à réduire le danger, sont accusées d'avoir conduit à la mort les 29 personnes noyées le 28 février 2010 à La Faute-sur-Mer. Face à la horde de caméras qui le poursuit, l'élu se met lui-aussi à courir, haletant. Leur groupe trace des cercles sur le front de mer. «A cet instant mes pensées vont spécialement aux victimes, dit l'homme en soufflant. Mais j'ai rempli ma mission de maire.»

La nuit du 28