En gris, les terres de la commune de La Faute-sur-Mer. En bleu, la mer qui s'étend, s'étend, semble ne jamais vouloir s'arrêter. Mardi, au deuxième jour du procès dit «de la tempête Xynthia», le tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne a regardé un film retraçant le phénomène d'inondation survenu dans la nuit du 27 au 28 février 2010. Un film pédagogique, avec cartes, graphiques et photos satellites, mais dont la froideur statistique fait écho à l'horreur vécue cette nuit-là. «A 4 heures du matin, dit la voix off, le niveau de la mer s'était élevé de 4,60 mètres à la hauteur de La Faute-sur-Mer.» A l'embouchure du Lay, le fleuve qui borde l'autre côté de la commune, on atteignait des «surcotes» de +4,80 mètres.
Vingt-neuf personnes sont mortes noyées à la Faute-sur-Mer. Dans la grande salle du centre des congrès des Sables-d'Olonne, transformée pour l'occasion en salle d'audience, proches des victimes et survivants écoutent détailler la genèse de leur calvaire. Sur l'animation, on voit la mer franchir la digue est, censée protéger la ville. Ensuite, dit la voix off, «la vitesse de montée des eaux a atteint des pointes de 3 à 6 mètres par heure». Au total, 1,2 million de mètres cubes d'eau ont été déversés à La Faute-sur-Mer.
La tempête Xynthia, poursuit le documentaire, était pourtant «prévisible», et «moins forte que celle de 1999». Les alertes météo ont été données en amont. Un fonctionnaire départemental est d'ailleurs poursuiv