A les en croire, ce serait un non-événement. Réseau ferré de France (RFF) s'est empressé, mardi, de minimiser sa mise en examen pour «homicides et blessures involontaires» dans l'enquête sur le déraillement du Corail Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui a fait 7 morts et une trentaine de blessés le 12 juillet 2013. Une étape «pénible» mais «classique» dans ce genre d'accidents, qui permettra de «mieux comprendre ce qui s'est passé», a relativisé Jacques Rapoport, le patron de RFF. Nul doute que la SNCF, convoquée jeudi par les juges en vue d'être à son tour mise en examen, resservira les mêmes éléments de langage soigneusement polis.
Accablantes. Certes, la mise en cause officielle des Dupond et Dupont du rail français (RFF possède le réseau, dont il délègue l'entretien à la SNCF) n'est pas une surprise. Mais elle est tout sauf anodine. Cela signifie que les juges d'instruction d'Evry disposent d'«indices graves ou concordants» montrant que RFF et la SNCF ont manqué à leurs obligations de sécurité.
Les magistrats s'appuient sur les conclusions accablantes du rapport d'expertise judiciaire, qui leur a été remis fin juin par Michel Dubernard et Pierre Henquenet. Le document dénonce l'«état de délabrement jamais vu par ailleurs» des aiguillages de Brétigny, ajoutant que «la plupart de ces anomalies étaient connues de la SNCF ou de ses agents, sans pour autant qu'il y soit r