D'abord, le médecin légiste a décrit le mécanisme de la noyade. La surprise, l'effroi, l'agonie. Il a parlé des 29 cadavres retrouvés après le 28 février 2010 à La Faute-sur-Mer. Ceux surpris dans leur sommeil, encore en pyjama. Ceux qui ont eu le temps de se rhabiller, de protéger leurs papiers d'identité dans du plastique et qui présentent des hématomes de résistance, «qui ont sans doute lutté plus d'une heure pour échapper à l'eau». Puis il a raconté les survivants hospitalisés pour stress aigu, les six infarctus du myocarde post-traumatiques. Ceux qui ne dorment plus, ceux qui, toutes les nuits, se réveillent à 3 heures du matin, heure de l'inondation. Les tentatives de suicide. Le boum des prescriptions d'anxiolytiques.
Déni. Ce mercredi, au troisième jour du procès dit «de la tempête Xynthia», le tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne a quitté l'examen géographique et statistique des phénomènes d'inondation pour se tourner vers les victimes. Sur 123 parties civiles, 50 ont prévu de s'exprimer à la barre. Le premier a la cinquantaine, une voix calme. Renaud Pinoit est le président de l'Avif, l'Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer. Le matin de ce 28 février, il est sorti de chez lui et s'est précipité vers la «cuvette», l'endroit le plus bas du village, pour venir en aide aux sinistrés. A hébergé des amis, ouvert dans son bureau une permanence de fortune. Et s'est heurté, dit-il, «dès le premie