Pourquoi un si grand désastre sur un territoire aussi restreint ? Pourquoi la tempête Xynthia a-t-elle fait vingt-neuf morts dans la seule petite commune de La Faute-sur-Mer dans la nuit du 27 au 28 février 2010, sur un total de 51 victimes pour tout le littoral océanique français ? Ces questions hantent les débats au procès de la tempête Xynthia qui s’est ouvert au début de la semaine au tribunal correctionnel des Sables-d’Olonnes. Mardi après-midi, alors que tous pensaient la deuxième journée d’audience terminée, le président a fait venir à la barre le principal prévenu, René Marratier. Maire de la commune de 1989 à 2014, on lui reproche d’avoir sciemment négligé les dangers auxquels il exposait ses administrés en urbanisant des zones inondables, situées dans une cuvette en contrebas d’une digue, et en refusant les mesures de prévention des risques que l’Etat lui demandait de prendre.
Pas moins de 700 pavillons ont été construits dans des lotissements lancés entre 1989 et 2010. Cette zone sera surnommée la «cuvette mortifère» de La Faute-sur-Mer après la catastrophe. Outre le maire, comparaissent aussi son ex-adjointe Françoise Babin, chargée de l'urbanisme, mais aussi propriétaire de terrains à bâtir, ainsi que son fils Philippe Babin, agent immobilier qui vendait des parcelles et qui présidait l'association chargée d'entretenir la digue censée protéger les lotissements. Autre prévenu : Patrick Maslin, conseiller municipal et patron d'entreprises du bâtiment, q