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à la barre

Xynthia : «Je lui ai demandé : "Maman, on va mourir ?" Elle m'a dit oui»

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Le procès Xynthiadossier
Au procès, Sandrine a raconté une nuit de cauchemar dans une eau à 5 degrés avec son mari, ses parents et ses deux jeunes enfants.
Un bouquet de jonquille est déposé à côté d'une banderole en souvenir des 29 morts de la tempête Xynthia, le 06 mars 2011 à La Faute-sur-Mer. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
publié le 18 septembre 2014 à 23h45
(mis à jour le 19 septembre 2014 à 9h04)

Elle a parlé après son père et sa mère. Droite, dans sa jolie robe rose et son gilet noir, mais agrippée à la barre, la voix coupée de sanglots. Sandrine, 38 ans, est assistante éducative pour des élèves handicapés dans une école maternelle du Val d'Oise. Le soir du 27 février 2010, elle était en vacances à la Faute-sur-Mer chez ses parents, Gérard et Michelle. Avec elle, son mari, Vincent, leur fille Pauline, 6 ans, leur fils Maxence, 3 ans. Tous les six étaient allés dîner au restaurant. Pas «spécialement préoccupés» par la tempête. Se souvenant, comme la plupart des habitants de la Faute, qu'en 1999, il n'y avait eu que quelques bris de tuiles.

«Seule ma fille Pauline semblait un peu inquiète, raconte Sandrine. Elle nous disait: "Qu'est-ce qui va se passer?" On la taquinait: "Les vaches vont voler." Puis, quand on a vu qu'elle était quand même angoissée, on l'a rassurée. On lui a dit: regarde, le maire aussi dîne dans le même restaurant que nous. S'il y avait un danger pour la ville, il ne serait pas là tranquille à manger.» Par téléphone, Sandrine réconforte sa sœur, qui se soucie de les savoir en «zone alerte rouge» : «C'est comme en 1999, il va rien se passer !» Puis la famille va se coucher dans leur maison du 16 bis rue des Voiliers, un pavillon de plain-pied proche de la digue Est qui borde la rivière Le Lay.

La mer dans la maison

A 3 heures du matin, Sandrine est réveillée «par un bruit de glouglou». «Je me suis levée. Il y avait 5 à 10 centimètres