On a rencontré les Femen vendredi dernier et mardi. Les deux fois, elles étaient plusieurs, plutôt joyeuses en apparence, confiantes, loquaces. Sauf que ce n'était pas les mêmes, ni au même endroit. Et, entre elles, elles ne se parlent plus vraiment. Depuis quelques mois, une division est apparue entre Inna Shevchenko, la Femen ukrainienne la plus médiatique en France, et les autres fondatrices, comme Oksana Chatchko et Sasha Shevchenko (1), qui vivent aussi à Paris.
Près de la Seine, à Clichy, dans les Hauts-de-Seine, vendredi après-midi. Après avoir dû quitter le Lavoir moderne parisien, un théâtre de la Goutte d'or fermé après plusieurs mois de lutte, les Femen squattent maintenant un immeuble, avec d'autres artistes, dans cette ville de la petite couronne. Des chambres, un bureau, une grande salle pour les exercices et une jolie terrasse, l'espace est vaste. Aux murs blancs, des posters du mouvement d'origine ukrainienne et des coupures de presse de leurs actions sont scotchés. Elles sont sept à loger ici. «C'est particulier comme expérience de vivre ensemble mais cela permet une émulation intellectuelle plus forte. Et comme ça, les gens peuvent passer, le QG n'est jamais vide, il y a toujours quelqu'un pour les accueillir», se réjouit Esther, une militante française.
Depuis quelques mois pourtant, les Femen sont moins actives dans l'Hexagone. Dans les médias français, on a plus entendu parler d'elles pour des départs fracassants de membres ou pour l