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Libération
Récit

La mort de Titouan, 18 jours, validée par l’hôpital de Poitiers

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La fin de vie du bébé, grand prématuré, a été décidée par les médecins, selon la procédure classique, et non par les parents, qui la réclamaient.
L'hôpital universitaire de Poitiers, le 16 septembre. (Photo Guillaume Souvant. AFP)
publié le 19 septembre 2014 à 20h56

Titouan est né à l'hôpital de Saintes (Charente-Maritime), le 31 août, à vingt-cinq semaines et demie de grossesse, soit près de quatre mois avant le terme. Transféré au CHU de Poitiers, il a une hémorragie cérébrale qui fait craindre de lourdes séquelles. Jeudi soir, l'hôpital de Poitiers a décidé, en accord avec les parents, «d'engager l'accompagnement de fin de vie du bébé, dont l'état de santé s'est dégradé ces dernières heures». Une décision qui met un terme à un conflit avec le couple, qui avait dénoncé publiquement «un acharnement thérapeutique» sur leur bébé.

De fait, il est rare que, confrontés à une situation aussi lourde, des parents s'expriment ainsi publiquement. Que s'est-il passé réellement au CHU de Poitiers pour que la situation dérape ainsi ? En début de semaine, les parents de Titouan semblaient perdus. Devant des chaînes de télévision, en larmes, ils expliquaient ne pas vouloir «une vie de handicap» pour leur enfant. «S'il y a des familles qui le souhaitent, nous, nous ne le souhaitons pas. Nous ne nous sentons pas capables de gérer ça.» Craignaient-ils, alors, que l'équipe médicale ne suive pas leur avis ?

Attitude. La décision de poursuivre ou pas la vie d'un nourrisson dépend de la situation clinique de l'enfant, l'équipe devant intégrer le souhait des parents. «Mais au final, la décision est médicale : il ne s'agit pas de faire porter la responsabilité aux parents», rappe