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«Le jour de Xynthia, il faisait beau comme ça»

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Le tribunal correctionnel des Sables d’Olonne s’est déplacé jeudi à La Faute-sur-Mer, à l’endroit où 29 personnes sont mortes noyées dans la nuit du 27 au 28 février 2010.

L'ex-première adjointe de la Faute-sur-Mer, Françoise Babin (au milieu) et son fils Philippe Babin (à droite), agent immobilier, lors du déplacement de l'audience du procès Xynthia sur les lieux à la Faute-sur-Mer. (Photo Théophile Trossat. Haytham Pictures)
Publié le 25/09/2014 à 21h23

Au milieu des herbes hautes, sous le vent léger et le soleil radieux, quatre piquets. Ils sont reliés par des rubans plastiques zébrés de rouge et de blanc, tendus pour matérialiser les «murs des maisons». Un panneau près du sol dit qui est mort là. «Monsieur Tabary et son petit fils, 60 ans et 2 ans.» Planté au milieu, un poteau marque deux repères. En rose, la hauteur du plafond. En jaune, celle atteinte par l'eau. Parfois, il n'y a que quelques centimètres d'écart. Parfois, c'est la même hauteur.

Jeudi, le tribunal correctionnel des Sables d'Olonne a effectué ce que la justice appelle un «transport sur les lieux». Dans une procession inédite à La Faute-sur-Mer, les magistrats en tête, suivis par les prévenus, puis par la longue cohorte des parties civiles, ont arpenté ce qui était des lotissements et n'est plus qu'un champ d'herbe et de gravats. Ici 29 personnes sont mortes dans la nuit du 27 au 28 février 2010, noyées dans la montée des eaux provoquée par la tempête Xynthia. Quatre responsables locaux sont poursuivis pour «homicides involontaires» : l'ancien maire de la commune, René Marratier, sa première adjointe et présidente de la commission d'urbanisme, Françoise Babin, le fils de cette dernière, a