Pour le géographe, ce qui se joue à Bagnolet est la marque de la capacité d’adaptation de la distribution commerciale aux nouvelles formes d’urbanité, de mobilité et à la situation économique. Il repose sur la dichotomie classique entre commerce sédentaire (une boutique, une devanture…) et commerce non sédentaire, dont la forme la plus classique est le marché, alimentaire ou pas. Le commerce non sédentaire n’a pas bonne presse, et cela depuis longtemps, alors qu’il rend de multiples services.
Colportage, commerce ambulant et commerce informel
Historiquement, le colporteur a été une figure marquante des villes et des campagnes. Il promène sur lui ce qu’il vend : livres, petits objets. Le colporteur dauphinois est resté ainsi dans les annales, lui qui descendait de ses montagnes pour aller jusqu’en ville, vendant en chemin et profitant du périple pour refaire des stocks. C’est souvent par lui que les nouveautés arrivent. L’air de la ville est dans son sillage. Plus près de nous, le commerce ambulant reste vivant dans les espaces ruraux. S’il ne dessert que 15% de la population, il irrigue plus de 50% du territoire français, souvent des espaces de faible densité. Les produits vestimentaires, les objets de jardinage tiennent le haut du pavé. C’est dans ces mêmes espaces que se maintiennent les tournées de commerçants (pain, viande, poisson) et où prolifèrent les vide-greniers et autres déballages.
Périphérie, métrop