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Portrait

Dans la galère de l’aide juridictionnelle

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L’avocate Julie Launois-Flacelière est chaque jour confrontée au manque de moyens et aux difficultés croissantes de ses clients pour accéder à la justice.
publié le 2 octobre 2014 à 19h36

Telle quelle, l’aide juridictionnelle, qui permet aux personnes démunies d’accéder à la justice gratuitement, ne satisfait personne. Elle coûte trop cher à l’Etat et rémunère peu les avocats. Pourtant, ces derniers y sont attachés. Ils se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis un an, inquiets de la réforme envisagée par le gouvernement pour modifier le financement du dispositif, et de leur niveau de rémunération.

Julie Launois-Flacelière, avocate spécialiste du droit des minorités au barreau de Bobigny (Seine-Saint-Denis), n'a pas fait grève. Loin d'être sereine sur l'avenir de l'aide juridictionnelle, elle a estimé qu'elle ne pouvait pas «mener tous les combats». Le sien, c'est la défense des Roms, depuis qu'une de ses amies avouée l'a sollicitée pour un dossier, en 2009. «C'est devenu une passion, une vocation», confie l'avocate de 37 ans. Elle s'occupe surtout des affaires d'expulsion de terrain et des Roms sous le coup d'obligation de quitter le territoire français (OQTF). Pour ces dossiers chronophages, la spécialiste a calculé qu'en taux horaire elle était payée «moins qu'une femme de ménage».

Octroi. A chaque procédure correspond un nombre d'unités de valeur (rémunérées une vingtaine d'euros). Le temps de travail n'est pas pris en compte. En revanche, le nombre d'occupants concernés entre en jeu, avec un système dégressif. Reste enfin à déduire les charges, autour de 60%. Par exemple, dans une affaire