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Libération
Récit

«Il m’a menti sur tout, le sida et notre relation»

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Christophe Morat a été condamné à douze ans de prison pour avoir transmis «volontairement» le VIH à une compagne et exposé cinq autres femmes.
Christophe Morat en 2005. (Photo Frederick Florin. AFP)
publié le 2 octobre 2014 à 20h06

Un homme jugé par des femmes. Celles qui l'ont aimé, celles qu'il a trahies. Celles de la cour d'assises : une présidente, deux assesseures, une avocate générale (et tout de même quatre hommes parmi les six jurés). Depuis lundi, Christophe Morat, 40 ans, a vu les anathèmes s'abattre sur lui. Un personnage «abject, violent», a dit l'avocate générale en réclamant quinze années de prison. Un «tueur en série», un «porteur de mort», ont martelé ses anciennes conquêtes. Un «infidèle», a laissé échapper la présidente, pourtant tenue au devoir de neutralité. Jeudi, au terme de tout cela, la cour d'assises d'Aix-en-Provence l'a condamné à une peine très lourde de douze années de prison, pour avoir transmis «volontairement» le VIH à l'une de ses compagnes, et exposé cinq autres au risque de contamination. Christophe Morat se savait séropositif depuis 1998. Il avait déjà été condamné en 2005 à six ans ferme pour avoir infecté deux autres partenaires - l'une s'était suicidée.

«Égoïste». Cette situation de «récidive» a pesé dans la balance, même si les faits jugés en 2005 étaient plus graves. La cour a également retenu «l'intention volontaire» et la «préméditation», considérant que Morat voulait infecter ses partenaires, qu'il l'avait même décidé à l'avance. Pourtant, si les quatre jours d'audience ont démontré quelque chose, ce serait plutôt le contraire. A part avec l'une de ses