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Libération

Paris : jusqu’au bout de l’ennui

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Alors que la capitale s’apprête à accueillir sa 13e Nuit blanche, bars, clubs et salles de concert sont poussés au silence par les plaintes de riverains et les fermetures administratives.
Au Paloma, bar de la rue Jean-Pierre Timbaud, le 7 août. (Photo Albert Facelly )
publié le 3 octobre 2014 à 19h36

«Moins de bruit, s'il vous plaît !» Devant le Pili-Pili, son bar de la rue Jean-Pierre-Timbaud, dans le XIarrondissement de Paris, David Gamrasni tente de faire taire un groupe de clients. «Je fais gaffe à ce que personne ne sorte avec un verre, que la porte reste bien fermée.» Il tend son smartphone, montre le texto qu'il vient de recevoir : «Bar debout dehors devant chez vous = tapage et vous le savez ; nous devons de nouveau appeler la police ?»

Il est 23 heures à peine. L’auteur de ce SMS : le voisin du dessus, particulièrement remonté contre les bars de cette rue festive du quartier Oberkampf. David Gamrasni est d’autant plus inquiet qu’il est convoqué par la préfecture pour un ultime avertissement avant sanction. Avec le risque, fort probable, de rejoindre la longue liste des bars de la rue qui ont écopé de fermetures temporaires, dites administratives, pour nuisances sonores.

Pétition. Sous la pression des riverains, la Droguerie moderne, quelques numéros plus haut, a fermé définitivement en février. Le Quartier général, dans la rue voisine, a perdu son autorisation de nuit le 24 janvier, après une fermeture administrative fin 2013. C'était le seul bar à rester ouvert jusqu'à 5 heures du matin. Pour protester, les bars du quartier ont boycotté la dernière Fête de la musique. Et lancé une pétition en ligne : «Gardons Paris vivant», qui a récolté 3 000 signatures. Dans le XVIIIarron