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Libération
Enquête

L’escalade d’Ulcan, hacker sans foi ni loi

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Après la mort du père d’un journaliste harcelé par le pirate informatique, une nouvelle information judiciaire a été ouverte par la justice.
par Pamela Chatain
publié le 5 octobre 2014 à 19h56

A Paris, des juges d'instruction vont enquêter sur les actes de malveillance imputés au hacker Grégory Chelli, 32 ans, alias Ulcan, «militant sioniste» revendiqué, ancien membre de la Ligue de défense juive (LDJ), basé à Ashdod en Israël. Outre le dossier ouvert mi-août sur ses piratages informatiques de sites propalestiniens et surtout du «pure player» Rue89, sur ses tentatives contre Libération, Mediapart ou i-Télé, une nouvelle information judiciaire vise ses attaques personnelles, ses divulgations de données privées et ses prétendus «canulars hardcore» téléphoniques. Pour se venger d'un portrait de lui sur Rue89 l'ayant énervé, Grégory Chelli s'en est pris à l'auteur de l'article, Benoît Le Corre, et au cofondateur du site Pierre Haski. Suivant sa tactique habituelle, Ulcan se procure des renseignements sur ses cibles par un coup de fil dans un commissariat. Il se fait alors passer pour un officier de la BAC, fournit un nom de code genre «TN 812 aux Lilas» et, rompu au jargon flic, demande «une vérif Taj» (traitement des antécédents judiciaires) avec un aplomb tel que le brigadier de permanence lui donne tous les éléments de la fiche. Grégory Chelli s'empresse de les divulguer sur son compte Twitter et de diffuser, sur son site baptisé Violvocal, les enregistrements de ses «canulars» de très mauvais goût. Après Dieudonné, Alain Soral ou Tariq Ramadan, Ulcan a - selon un enquêteur