C'est le personnage du procès. Celui pour lequel se presse une foule importante, impressionnante même au regard du caractère technique et parfois carrément abscons des débats. René Marratier, 62 ans, ventre rond, carapace solide, lunettes et moustache. Ex-chef d'entreprises (garage et société de transports) à la retraite, ex-maire de 1989 à 2014 de La Faute-sur-Mer en Vendée, 900 habitants l'hiver, 20 000 l'été à la grande époque de cette petite station balnéaire.
L'homme est poursuivi pour homicides involontaires. On lui reproche d'avoir mené une politique d'urbanisation effrénée dans des zones clairement identifiées comme à fort risque de submersion. De s'être opposé aussi, systématiquement, à toute mesure initiée par les services de l'État pour protéger sa commune d'une inondation. Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, sous l'effet de la tempête Xynthia, les eaux de la rivière Le Lay qui borde la presqu'île de la Faute-sur-Mer ont inondé la ville, et noyé 29 habitants. L'enquête a montré que, pour quinze pavillons concernés, des permis de construire illégaux, prévoyant l'édification d'habitations de plain-pied sur