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«Kazakhgate», la note qui accuse Nicolas Sarkozy

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Procès Sarkozy : l'ancien président face à la justicedossier
Le document que «Libération» s’est procuré confirme que l’Elysée s’est démené pour modifier la loi belge et voler au secours d’un oligarque d’origine kazakhe.
Nicolas Sarkozy, alors président de la République, en visite sur le site d'Eurocopter, à Marignane, le 4 mars 2010. (Photo Jean-Michel Sicot)
publié le 8 octobre 2014 à 20h16
(mis à jour le 9 octobre 2014 à 10h02)

Le «Kazakhgate» est bien une affaire d'Etat, dans laquelle Nicolas Sarkozy semble avoir été directement impliqué. C'est ce qu'indique une note estampillée «très confidentiel» adressée le 28 juin 2011 par Jean-François Etienne des Rosaies, alors chargé de mission auprès du président Sarkozy, à l'ancien secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant. Ce document, révélé par l'hebdomadaire belge le Vif, et que Libération s'est également procuré (lire ci-dessous), confirme que l'Elysée s'est activé avec succès pour obtenir une modification de la législation belge, afin de permettre à un milliardaire belgo-kazakh, Patokh Chodiev, d'échapper à un procès pour corruption en Belgique. Et de faciliter, en échange de cette intervention, environ 2 milliards d'euros de contrats avec le Kazakhstan, dont la vente de locomotives par Alstom et d'hélicoptères par Eurocopter (devenu Airbus Helicopters).

Dévoilée par le Canard enchaîné puis le Monde, l'affaire s'est accélérée en mars 2013 avec l'ouverture d'une information judiciaire pour «blanchiment en bande organisée» et «corruption d'agents publics étrangers», confiée aux juges parisiens Roger Le Loire et René Grouman. Ils ont mis en examen en septembre l'avocate niçoise de Chodiev, Catherine Degoul. Selon le Monde, Tracfin, l'office antiblanchiment de Bercy, a repéré que l'oligarque a versé plusieurs millions d'euros à Me Degoul, et qu'elle a reversé 300 000 eu