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Libération
A la barre

Procès Xynthia : l’engeance immobilière

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Le procès Xynthiadossier
L’élue Françoise Babin présidait la commission d’urbanisme. Et vendait des terrains.
Françoise Babin, ancienne adjointe de la Faute-sur-Mer, le 25 septembre. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
publié le 8 octobre 2014 à 20h16
(mis à jour le 9 octobre 2014 à 9h58)

Sa tête dépasse à peine de l'immense barre en bois où d'autres appuient leur bras. Françoise Babin, 70 ans est petite, frêle, mais sa voix est tout le contraire : affirmée, dure, claquant les «non» et les «je ne vous répondrai pas». Après deux jours d'interrogatoire du maire de la Faute-sur-Mer (Vendée) René Marratier, bafouillant d'un ton pâteux des réponses vaseuses, le tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne a vécu mercredi le changement. Sa première adjointe, présidente de la commission d'urbanisme, entendait ne pas s'en laisser conter.

Transactions. Comme le maire, son ami, elle est poursuivie pour homicides involontaires, la justice lui reprochant d'avoir délivré en conscience des permis de construire irréguliers dans des zones inondables. Au sein de ces lotissements en partie validés par ses soins, 29 personnes sont mortes noyées le 28 février 2010 après le passage de la tempête Xynthia. Là où la situation de l'ex-élue se singularise, c'est qu'elle était également, avec son fils Philippe Babin - lui aussi poursuivi -, propriétaire de terrains que les permis de construire qu'elle a instruit favorablement ont rendu constructibles. Et à la tête d'une agence immobilière qui a réalisé la majorité des transactions.

La justice n'a pas retenu le délit de prise illégale d'intérêt. Il pèse pourtant au-dessus