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grand angle

Inde. Le coup de génie de Centrale

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Après Pékin et avant Casablanca, Hyderabad a accueilli en août la première promotion indienne de la prestigieuse école d’ingénieurs française. Une formation d’élite financée à 100% par Mahindra, le second groupe industriel du pays.
publié le 9 octobre 2014 à 19h56

«Bonjour, madame. Je m'appelle Shreyar…» La jeune étudiante indienne, en jean et chemisier blanc, enchaîne en anglais. Pour l'instant, c'est à peu près tout ce qu'elle sait dire en français. Mais dès cette première année sur le campus indien de Centrale, elle aura des cours de français obligatoires en marge de l'enseignement dispensé en anglais. «Plus tard, je voudrais travailler dans l'automobile, ça a toujours été ma passion, poursuit-elle. Alors avec une formation comme Centrale…»

Shreyar, 17 ans, compte parmi les 232 étudiants de la première promotion ouverte en Inde par la prestigieuse école française. Quelque 27% sont des filles, nettement plus qu'en France (19%), où elles se détournent des filières scientifiques. Ouverte le 4 août dans la ville d'Hyderabad (7 millions d'habitants) - surnommée la seconde Bangalore en raison de son important secteur de haute technologie -, l'école a été baptisée Mahindra Ecole centrale, du nom du second groupe industriel indien (après Tata) qui la finance. Après Pékin en 2005 et avant Casablanca en septembre 2015, Centrale s'installe en Inde, pays d'un milliard 250 millions d'habitants et dont la croissance fait pâlir d'envie les Européens. Elle compte doubler ses effectifs dans cinq ans et former alors 480 ingénieurs indiens par an, un objectif modeste, certes, mais qui fait le pari de l'excellence et du rayonnement. L'école, qui a organisé un voyage de presse à Hyderabad, espère diffuser au-delà des frontières «la