La rumeur court depuis plusieurs semaines chez des avocats parisiens. Certains s'en font discrètement l'écho, d'autres la relayent avec gourmandise. Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy auraient appris leur mise sur écoute grâce à deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Une bombe que Herzog envisagerait de faire exploser le moment venu, selon plusieurs de ses proches. Pour mémoire, l'ancien président et son avocat ont conversé pendant plusieurs semaines sur une ligne secrète, ouverte au nom de Paul Bismuth. Persuadés d'échapper à toute surveillance, ils évoquent alors le rôle de Gilbert Azibert, haut magistrat de la Cour de cassation qui les renseigne sur une procédure judiciaire en cours dans l'espoir d'un poste à Monaco. Des écoutes accablantes qui leur vaudront d'être mis en examen pour trafic d'influence et corruption active. Mais le 25 février, Herzog et Sarkozy sont informés de la procédure par une mystérieuse source. «Les informations dont ils ont bénéficié n'ont pas permis de dérouler normalement les investigations», soulignent les policiers dans leur rapport de synthèse. Cette taupe, que les juges ont pisté pendant des mois, ce serait donc eux, Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
Manœuvre. D'où vient donc cette étrange rumeur ? De Nicolas Sarkozy lui-même. Lors de sa garde à vue, le 1er juillet, l'ancien président l'a affirmé aux policiers : «MM. Davet et Lhomme, si bien informés, dis