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Interview

Egalité des chances : «D’incontestables progrès en quinze ans»

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Questions à Jean-Michel Blanquer, directeur de l’Essec.
L'Essec, à Cergy (ici en 2004), est à l'origine du dispositif «Une grande école pourquoi par moi», destiné à booster l’ambition de lycéens de ZEP. (Photo Jean-Pierre Muller. AFP)
publié le 12 octobre 2014 à 19h46

Dans le cadre d’une semaine sur l’engagement, l’Essec organise ce lundi un colloque sur «Le second souffle de l’égalité des chances». L’école de management est à l’origine du dispositif d’ouverture sociale «Une grande école pourquoi par moi», destiné à booster l’ambition de lycéens de ZEP (zone d’éducation prioritaire), qui a fait florès dans le supérieur. Son directeur, Jean-Michel Blanquer, qui fut le numéro 2 du ministre UMP de l’Education Luc Chatel, explique pourquoi il faut passer à la vitesse supérieure.

Le bilan de l’égalité des chances serait-il décevant ?

D’incontestables progrès ont été accomplis depuis quinze ans. Par exemple à l’Essec, nous avons 21% d‘étudiants boursiers sociaux. Et nous accompagnons 1 500 lycéens dans le cadre de l’égalité des chances. Au total, aujourd’hui en France, 60 000 lycéens sont suivis dans le cadre des Cordées de la réussite [autre dispositif pour les élèves de ZEP, ndlr]. Mais il faut aller plus loin quantitativement. Il faut aussi dépasser l’opposition entre les institutions qui, comme Sciences-Po, proposent une voie d’accès particulière aux lycéens ZEP et les autres qui, comme nous ou comme les Instituts d’études politiques en région, gardent le même concours d’entrée pour tous et qui aident les lycéens ZEP à mieux s’y préparer.

Ces dispositifs suffisent-ils à compenser le fait de vivre dans un quartier ?

Il n’y a pas de baguette magique. Nous y allons avec humilité. Les problèmes sont complexes et se situent très en amont, y compris au niveau pédagogique à l’école primaire. Mais nous faisons partie des bonnes volontés. Et nous constatons que, grâce à cela, il y