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Enquête

Bygmalion : magouille haute définition

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Dans «Big Magouilles», notre journaliste Violette Lazard démontre comment, avec ses spaghettis aux truffes mais surtout son «studio de télé itinérant», la campagne de Nicolas Sarkozy a pu atteindre 40 millions au lieu des 22 autorisés.
Nicolas Sarkozy à Saint-Cyr-sur-Loire en 2012. un meeting officiellement de 72 000 euros, mais payé 308 000 euros à Bygmalion. (Photo Gonzalo Fuentes. Reuters)
publié le 15 octobre 2014 à 20h06

L’instruction est toujours en cours, mais l’affaire Bygmalion apparaît déjà comme l’un des plus gros scandales politico-financiers des dernières années. Dans un livre à paraître mercredi (Big Magouilles, chez Stock), notre consœur Violette Lazard décortique une affaire révélée dès le mois de mai par Libération. Sur les 22,5 millions d’euros versés par l’UMP à Bygmalion pour la campagne de Nicolas Sarkozy, seuls 4,1 millions ont été officiellement déclarés. Une fraude sans précédent. En course pour reprendre la tête de l’UMP, l’ancien président jure avoir appris le nom de cette société après la campagne. Et feint de s’insurger à chacun de ses meetings. «Tout à coup, on vient nous expliquer qu’il y a 16 millions qui ont disparu dans le budget de ma campagne ? Mais c’est une honte !» Une honte, peut-être, mais pas un mensonge. Durant plusieurs mois, Violette Lazard a rencontré la plupart de celles et ceux qui étaient aux manettes de la campagne de Sarkozy, en première ligne ou en coulisses. Des témoins qui racontent presque tous la même histoire, celle d’une campagne menée par l’UMP avec un «amateurisme désarçonnant» et un «dédain affiché pour les questions financières». L’histoire d’un parti pour qui l’argent doit couler à flot avec un seul objectif : ne jamais contrarier le candidat Sarkozy. Une phrase lâchée par Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne, résume parfaitement cet état d’esprit : «Personne n’a osé l