Mais de quoi se mêle-t-elle ? Les deux arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) enjoignant à la France de reconnaître la liberté d'association au sein des armées ont fortement déplu à Paris. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a immédiatement riposté en déclarant qu'une telle réforme n'était pas «à l'ordre du jour». Et son entourage explique qu'il est urgent d'attendre : «Pour nous mettre en conformité avec les arrêts de la Cour européenne, nous allons mettre en place une commission chargée de nous faire des propositions.» A quelle échéance seront-elles adoptées ? «C'est la commission qui nous le dira…»
Paris bataille depuis des années pour tuer dans l’œuf toute velléité de syndicalisation au sein des armées. Mais, la semaine dernière, la CEDH a statué dans deux affaires en faveur de ce droit. Le gendarme Jean-Hugues Matelly, 49 ans, qui avait dû démissionner du Forum gendarmes citoyens, créé par ses soins en 2008, avait saisi la cour. Tout comme l’Adefdromil (Association de défense des droits des militaires), fondée en 2001 par deux militaires, qui avait vu tous ses recours administratifs rejetés par le Conseil d’Etat au motif qu’il était interdit de se syndiquer pour les militaires. Dans ces deux dossiers, la CEDH a estimé que la France avait violé la liberté d’association des requérants.
«Devoir de réserve». Cité par le Point, le secrétaire fédéral de la Fédération national