Il l'avoue, il en est même surpris. «Les réunions d'information sur Ebola que l'on fait pour le personnel de l'hôpital - nous en sommes maintenant à quatre - se font toutes devant un amphi bondé», raconte le professeur Gilles Pialoux, chef du service de maladies infectieuses de l'hôpital Tenon à Paris. Une ambiance particulière ? «Il y a un véritable intérêt, mais je ne sens pas de l'inquiétude. Je trouve le personnel soignant questionnant bien plus qu'inquiet.»
Dans un autre service d'Ile-de-France, c'est la même tonalité : «Pas de peur. En même temps, soyons honnêtes, cela peut être différent quand il y aura des cas avérés en France. Récemment, on a eu un cas suspect, et une infirmière m'a demandé si elle pouvait envoyer son fils à la crèche.»
«Pro». Dans le service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat, un des quatre services parisiens préparés à accueillir des malades Ebola, on se montre très «pro», comme l'explique la professeure Sophie Matheron : «Depuis cet été, tout a été calé. Et dans ce processus, nous sommes dans le raisonnable, nullement dans la panique. C'est bien classifié : cas suspect, cas possible, cas avéré, mais aussi cas exclu, car on ne doit pas oublier cette dernière catégorie : en se focalisant sur Ebola, il ne faut pas pour autant laisser passer des cas de paludisme, qui peuvent être très graves.»Elle n'est pas inquiète : «Les gens qui travaillent dans un serv