On l'avait laissé il y a quelques semaines, tout à ses théories conspirationnistes sur les meurtres commis par l'Etat islamique (EI), et ainsi au centre d'une enquête pour «apologie d'actes de terrorisme». De quoi oublier que, pour Dieudonné, la principale menace judiciaire est d'ordre fiscal. Celle-ci lui a d'ailleurs valu une mise en examen pour «fraude, blanchiment et abus de biens sociaux», a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Notifiée le 10 juillet, cette mise en examen résulte d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris, puis d'une information judiciaire confiée le 1er avril au juge Renaud Van Ruymbeke. Celle-ci mentionne également les chefs d'organisation frauduleuse d'insolvabilité et d'escroquerie, mais ceux-ci n'ont pour l'instant pas été retenus.
«Pas perçu un centime»
Tout est parti d’une plainte avec constitution de partie civile déposée en 2011 par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). L’organisation accusait Dieudonné de ne pas s’acquitter des dommages et intérêts qu’il avait été condamné à lui verser à l’issue de plusieurs procès. Le travail judiciaire sur ces faits ainsi que les signalements de la cellule antiblanchiment de Bercy avaient débouché sur les procédures fiscales.
Ces derniers mois, plusieurs découvertes sur le patrimoine de Dieudonné ont en effet été source d’étonnement pour les enquêteurs. Tels les 400 000 euros virés depuis 2009 au Cameroun, pays d’origine du père de Dieudonné, où le pol