Ils espéraient pouvoir passer une nuit au calme et au sec. Mais la police en aura décidé autrement. Ce mardi soir vers 21h40, alors qu'une cinquantaine de Roms, dont une vingtaine d'enfants, s'étaient réfugiés à l'hôpital Saint-Louis, à Paris, «entre 30 et 50 CRS» sont entrés dans le hall de l'établissement pour les en déloger. «Si on ne sort pas, ils vont nous sortir», résumait quelques minutes plus tôt Baptiste, médiateur scolaire de l'Association pour la scolarisation des enfants tsiganes du 93, présent sur place et contacté au téléphone par Libération. «On attend le commissaire, les familles sont en train de rassembler leurs affaires», avait-t-il précisé. Vers 21h50, la cinquantaine de personnes étaient délogées, selon Baptiste, qui nous racontait, cette fois par sms : «On est dehors, les CRS se marrent». Peu avant 22 heures, les CRS – le médiateur a compté 17 cars et un bus – avaient levé le camp.
Plus tôt dans l'après-midi de mardi, l'expulsion du campement des Coquetiers à Bobigny (Seine-Saint-Denis), où habitaient environ 200 Roms, s'était déroulée dans le calme. Depuis l'aube, les familles attendaient cette opération annoncée la veille par la préfecture de Seine-Saint-Denis. Une large partie des occupants avaient même commencé à vider leurs cabanes et caravanes, transportant leurs effets personn