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Du bidonville au gymnase, la galère des Roms de Bobigny

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Expulsées de leur campement des Coquetiers mardi, une soixantaine de personnes se sont retrouvées sans solution de relogement, pendant que la mairie de Paris et l'Etat se renvoyaient la balle.
Au bidonville des Coquetiers de Bobigny, le 21 octobre 2014. (Photo Lionel Charrier. Myop)
publié le 24 octobre 2014 à 17h07

Ce devait être une expulsion «exemplaire». Le démantèlement mardi du bidonville des Coquetiers à Bobigny, où vivaient plus de 300 Roms (1), a pourtant laissé de nombreux habitants sans solution de relogement. Loin de la communication préfectorale, qui affirmait que l'accompagnement social réalisé à cette occasion était inédit en Seine-Saint-Denis, plus de la moitié des familles logeant dans ce campement insalubre se sont retrouvées à la rue mardi soir. Beaucoup ont disparu des radars des associations et des médias. D'autres – une soixantaine de personnes, majoritairement roumaines et bulgares – ont été poussées en dehors des frontières de Bobigny par la police à l'issue de l'expulsion. Que sont-elles devenues ? Retour sur les trois dernières journées, entre mobilisation d'urgence et recherche de solutions plus pérennes.

Mardi 21 octobre, un gymnase ouvert en urgence

Il est 17 heures quand une soixantaine d'anciens habitants des Coquetiers arrivent place de la République, à Paris. Parmi eux, plus de 25 enfants, beaucoup en bas âge. Expulsés de leur campement à la mi-journée, ils ont été «oubliés» lors du diagnostic social mené sur place par les autorités. Rien ne leur a été proposé. Ni places dans des foyers d'hébergement