C’était le 3 mai 2010 à Londres, dans un hall d’église dans le quartier de Westminster. Trois jours avant les élections générales britanniques. Les dirigeants des trois principaux partis, conservateur, travailliste et libéral-démocrate, se présentaient devant une assemblée de 2 500 personnes, réunie pour ce qui avait été surnommé «le quatrième débat» - les trois autres débats, entre David Cameron, Gordon Brown et Nick Clegg, avaient été organisés par les télévisions. Celui-ci était unique. Parce que les trois candidats se trouvaient non pas face à des journalistes, mais face à des citoyens, des représentants de la société civile, des personnes ordinaires, des gens qui, toutes tendances politiques ou religieuses confondues, se trouvaient là réunies pour interpeller les candidats, pour leur demander leurs vues sur des points très précis de leur vie quotidienne.
«Les personnes dans la foule, les personnes dont le nom n'est jamais inscrit dans les livres d'histoire, sont ceux qui provoquent le réel changement, les personnes qui font l'histoire en étant là et en demandant le changement, ces personnes, c'est vous.» En prononçant ces mots, le Premier ministre de l'époque, Gordon Brown, enflammait la foule. Et, même s'il devait perdre les élections trois jours plus tard, ce discours reste comme l'un des plus marquants de sa carrière, une référence. Notamment parce qu'avec ces mots, il avait finalement défini l'essence de Citizens UK, un collectif de communautés civiles fondé