Pour accéder à son bureau, installé dans une soupente d'un immeuble cossu du quartier du Trocadéro, à Paris, il faut prendre l'escalier de service. C'est là que Philippe Léger, tapissier et décorateur «de la troisième génération», s'est réfugié. «Vous voyez à quoi j'en suis réduit…», dit-il d'un air las. Un revers de fortune qu'il impute à l'un de ses clients les plus prestigieux : Rifaat al-Assad, l'oncle de l'actuel président syrien, Bachar al-Assad.
L’artisan confie avoir dû vendre sa boutique de la rue Saint-Roch, face au Louvre, après que la famille Assad eut mis brutalement fin aux travaux, en 2011, qu’il supervisait dans deux appartements de l’avenue du président Kennedy, à deux pas de la Maison de la radio.
Exilé depuis la fin des années 80 entre Marbella, Londres et Paris, cette ex-figure du régime de Damas dispose ainsi d’un somptueux hôtel particulier avenue Foch, mais aussi - sous le nom de la société de droit panaméen Sounoune - d’une cinquantaine d’appartements à Paris qu’il loue à des particuliers.
Plainte. Besoin d'argent frais ou crainte d'être rattrapé par les enquêtes déclenchées en France sur les «biens mal acquis» contre plusieurs dirigeants, tous africains ? L'an dernier, l'ancien bras droit du président Hafez al-Assad, considéré par les spécialistes de la région comme l'un des responsables du massacre en 1982 de plusieurs milliers de personnes à Hama (Syrie), était sur le point de brader son