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Analyse

Gendarmes et manifestants, le rapport de force

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Depuis début septembre, les militants dénoncent une «pression incroyable» et «un climat de violence».
Manifestation le 26 octobre à Gaillac après la mort d'un jeune homme sur le site du barrage de Sivens. (Photo Pascal Pavani. AFP)
publié le 27 octobre 2014 à 20h26
(mis à jour le 28 octobre 2014 à 18h10)

Il n'existe pas de doctrine unique en France en matière de maintien de l'ordre, mais des opérations diverses selon les préfets qui décident de la stratégie et du nombre «d'unités» à engager. Ainsi, le préfet du Tarn, Thierry Gentilhomme, a réquisitionné samedi après-midi des CRS et des gendarmes mobiles pour la manifestation pacifiste des opposants au barrage de Sivens mais, à en croire un ponte de la sécurité, «la stratégie, samedi soir, était le retrait des forces».

Grenades. Un colonel de gendarmerie confirme que «l'escadron s'apprêtait à rentrer au cantonnement quand des vigiles ont été attaqués sur le site du chantier. Les gendarmes mobiles sont intervenus et ont été pris eux aussi à partie par des éléments violents qui leur ont lancé des engins dangereux». Les enquêteurs évoquent des «cocktails Molotov qui contiennent de l'engrais, des engins explosifs à base d'acide chlorhydrique et d'aluminium, ainsi que des engins pyrotechniques et de détresse». Les gendarmes mobiles ont alors tiré une série de grenades à gaz lacrymogène et «ponctuellement quelques grenades anti-encerclement» qui, selon le colonel, «provoquent un effet de souffle, une secousse et beaucoup de bruit, c'est impressionnant». Le médecin légiste de Toulouse n'a pas pu déterminer si c'est une «explosion» de ce type qui a causé la mort de Rémi Fraisse, mais «aucune trace de plastique ou d'aluminium»