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Récit

Mort dans le Tarn : «Ils devaient se croire à la chasse aux lapins»

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Sivens, barrage morteldossier
Après la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, victime d’une «explosion», les opposants au barrage de Sivens racontent l’affrontement avec les gendarmes.
Lundi, à l'endroit où Rémi Fraisse est tombé, des policiers scientifiques effectuent des prélèvements. Selon le rapport d'autopsie, la mort du jeune homme a été instantanée. (Photo Rémy Gabalda. AFP)
publié le 27 octobre 2014 à 20h26

Vers 2 h 15 dimanche, dans la nuit sombre, sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) où des affrontements font rage entre une centaine d'opposants et un escadron de gendarmes mobiles, un jeune manifestant s'écroule : Rémi Fraisse, 21 ans, étudiant toulousain, a été tué. Selon le procureur d'Albi, qui s'est exprimé lundi après l'autopsie du corps pratiqué à l'institut médico-légal de Toulouse, le jeune homme a été victime d'«une explosion» mais sans que l'on sache si l'engin qui l'a atteint a été lancé par les forces de l'ordre. Retour sur les événements qui ont abouti à sa mort.

«Chaud». Samedi, un rassemblement pacifique au projet de barrage regroupe quelque 2 000 opposants à la ferme de la Métairie Neuve. Selon Pierre, participant actif, les organisateurs se sont mis d'accord à l'avance pour «qu'il n'y ait pas de provocation ni de baston». La journée se déroule jusque-là dans le calme. Mais vers 17 heures, «une quarantaine de gars vêtus de noir et gantés s'en vont vers la digue», le site du chantier, à 1,5 km de là. A en croire notre témoin, «les militants, dont certains déguisés en arbre, font alors une chaîne humaine entre ces mecs en noir et les gendarmes» qui, les voyant s'approcher, les somment de «reculer». Au bout de trente à quarante minutes, la tension retombe. Le soir, repas et concert , ambiance bon enfant.

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