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Analyse

Sivens, un barrage malgré tout

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Les experts déplorent un projet mal ficelé et coûteux, mais déjà trop engagé.
Travaux de déboisement le 9 septembre sur le site de Sivens près de Gaillac. (Photo Remy Gabalda. AFP)
publié le 27 octobre 2014 à 20h21

Quand le vin est tiré, il faut le boire. Même s'il fait mal au ventre. Telle pourrait être la conclusion de Nicolas Forray et Pierre Rathouis, experts du ministère du Développement durable envoyés à Sivens. Après deux mois sur place, ils jugent que tout le projet a été mal calculé : besoins, compensations écologiques, financements… Mais ils notent également que «compte tenu de l'état d'avancement des travaux et des engagements locaux et régionaux pris avec la profession agricole», il leur paraît difficile de demander au conseil général du Tarn d'arrêter le chantier. Quant à une décision d'interruption prise par «intervention ministérielle directe», elle n' aurait, écrivent-ils, «pas de base légale». Du coup, les rapporteurs concluent «à la poursuite du chantier», en tentant d'améliorer ce qui peut l'être.

Parcelles. Pourtant, leur réquisitoire est sévère. Premier reproche, de taille : le barrage prévu serait beaucoup trop grand. Cette retenue d'une capacité de 1,5 million de mètres cubes d'eau sur la rivière Tescou est surévaluée par rapport aux prélèvements réels effectués pour irriguer au cours des années précédentes. Lors du lancement du projet de Sivens, les besoins n'avaient pas été calculés à partir de la réalité mais sur des bases forfaitaires du recensement agricole de 2000. Une convention d'irrigation a été conclue sur ces bases entre les pouvoirs publics et la chambre d'agriculture en 2011. Et