C'est a priori une grenade tirée par les gendarmes mobiles contre des opposants au barrage de Sivens (Tarn) qui a tué Rémi Fraisse, 21 ans, victime d'une «explosion» selon l'autopsie. Les analyses complémentaires réclamées par le procureur d'Albi, Claude Dérens, au laboratoire de police technique et scientifique de Toulouse l'ont révélé mardi : «On a retrouvé des traces de TNT sur certains scellés provenant des effets vestimentaires de la victime», a annoncé le magistrat. Ces résultats «orientent donc l'enquête, puisque la mise en œuvre d'un explosif militaire de type "grenade offensive" semble acquise au dossier». Du coup, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a «décidé de suspendre l'utilisation des grenades offensives», tout en affirmant dans la soirée sur LCP qu'il ne «s'agissait pas d'une bavure. On ne peut pas présenter les choses ainsi».
«Reculer». L'escadron de 70 gendarmes mobiles restés sur le site du chantier qui, selon leur rapport de synthèse, «de minuit à 3 heures, essuient de façon permanente des jets de projectiles et de cocktails Molotov par 200 opposants», a en effet «tiré en priorité des grenades à gaz lacrymogène et ponctuellement des grenades offensives». Plus «puissantes et bruyantes» encore que les grenades dites de «désencerclement» remplies de billes, selon un colonel, les grenades offensives «ne contiennent que de l'explosif de