L’étudiant botaniste Rémi Fraisse, 21 ans, tué dimanche à Sivens (Tarn) pour s’être opposé à un barrage dont les experts du ministère de l’Ecologie expliquent qu’il n’était pas nécessaire, est décédé, selon le procureur d’Albi, du fait d’une grenade des gendarmes qui lui a arraché le haut du dos.
La victime n'était que discrétion. Le jeune homme était adhérent à France Nature Environnement (FNE) mais sans fréquenter l'association avec assiduité. «J'ai cherché sur Internet, je n'ai pas trouvé» : Pascale Mahé de l'antenne toulousaine de FNE ne se souvient pas de l'établissement où Rémi Fraisse a décroché son BTS «Protection et gestion de la nature» en juillet dernier. Cette année, il était inscrit à l'université des sciences Toulouse-III Paul-Sabatier, précise un ami de la famille, lui-même n'étant «pas sûr» que Rémy n'y suive pas ses études par correspondance.
Pascal Barbier, élu de l'opposition municipale de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) où le jeune homme résidait, n'en sait guère plus : «Tout ce que j'ai de lui, ce sont des photos où il est au milieu de la nature en train de rigoler avec des copains. Il pouvait être très effacé.» «Je ne savais pas grand-chose de lui», décline, par téléphone, Paul, un de ses voisins de banc à l'université. Une couleur domine toutefois le portrait à trous que laisse Rémi Fraisse : son calme. «Il venait très rarement aux réunions. Adhérent depuis un an, les militants ne le connaissent pourtant pas»,