Le Haut comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD) s'est indigné mercredi de l'expulsion la veille à Nice, d'une femme de 98 ans et de sa fille de 64 ans, de leur logement, à quelques jours du début de la trêve hivernale. Mardi matin, «suite à un arrêté de concours de la force publique délivré par le préfet des Alpes-maritimes», une quinzaine de policiers ont procédé à l'expulsion d'une femme de 98 ans et de sa fille de 64 ans, handicapée, de leur logement niçois, a expliqué le secrétaire général du Haut Comité, René Dutrey.
Le Haut comité, rattaché au Premier ministre et présidé par Xavier Emmanuelli, «s'insurge du manque de discernement des autorités publiques qui ne tiennent en aucun cas compte de la situation particulière de cette dame».
La mère, grabataire, et sa fille avaient une dette de plus de 20 000 euros d'impayés, après avoir été victimes d'une escroquerie de la part d'un courtier, a expliqué leur avocate Pascale David-Bodin. Auparavant propriétaires d'un appartement qu'elles avaient revendu, elles ont perdu leur argent dans un placement hasardeux, se retrouvant avec deux retraites de 700 et 1 100 euros par mois, pour un loyer de 1 100 euros. «Elles ont perdu pied», résume l'avocate.
«Carence des services sociaux»
Saisi par leur propriétaire, le tribunal de grande instance a rendu un jugement d'expulsion et la préfecture a accordé le concours de la force publique le 30 juillet. «Dans une telle situation, les préfets disposent d'un pouvoir d'appréciat