Ce barrage, il l'attend comme le «messie». Bernard (1), éleveur dans la vallée du Tescou, habite à une quinzaine de kilomètres du site de Sivens, où zadistes et forces de l'ordre s'opposent depuis plusieurs mois. Avec son fils, il élève 150 «bovins-viande» et 80 porcs. Un troupeau qu'il faut nourrir l'hiver venu. «Au 1er novembre, il nous faut des stocks pour six mois, explique-t-il. Cela suppose d'avoir un minimum de rendement.» Sur son exploitation, l'homme fait pousser toutes sortes de céréales (blé, orge, maïs, sorgho), ainsi que du fourrage (luzerne). «Mais dans les années de sécheresse, comme en 2003 ou 2006, les récoltes sont insuffisantes pour nourrir mon bétail.» Alors, pour compléter ses stocks, l'exploitant pioche dans ses économies. Une année, il a dû dégoter 35 000 euros. «La luzerne, par exemple, coûte une fortune. Une fois, j'ai dû aller me fournir en Espagne, se souvient-il. C'est aberrant, c'est un pays bien plus chaud que la France. Comment font-ils ?» A ses yeux, le barrage permettrait une certaine «autonomie alimentaire». Bernard estime de toute façon que l'équipement va devenir indispensable : «Le réchauffement climatique force à nous adapter et à prendre nos précautions. C'est une perspective d'avenir.» Il assure que les agriculteurs du coin sont «presque tous» sur la même longueur d'ondes. Et balaye d'un revers de main les «aberrations» que rel
Reportage
«L’irrigation n’est jamais un plaisir»
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Sivens, barrage morteldossier
publié le 29 octobre 2014 à 22h16
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