Quand un corps passe dans les appareils de crémation, il n’est pas que cendres. On récupère aussi des métaux : de vieilles couronnes en or, des prothèses de hanche en titane, des stérilets en cuivre… Parfois même des ustensiles chirurgicaux oubliés lors d’un passage au bloc. Ces métaux, de très bonne qualité, résistent parfaitement à la chaleur des appareils et ressortent en bon état.
«Avec la forte croissance de la crémation, la quantité de métaux a pris des proportions importantes», explique François Michaud-Nérard, directeur général des services funéraires de la ville de Paris. Dans les années 1980, 1% des Français choisissaient d'être incinérés. Ils sont plus de 30% aujourd'hui.
2 000 kilos récupérés au Père Lachaise
Avec 5 500 incinérations, le crématorium du Père Lachaise a récolté l'année dernière l'équivalent de 2 000 kilos de métaux. Que deviennent-ils ? La loi ne prévoit rien. Les rendre aux familles, considérant qu'après tout, ils appartiennent au défunt, et donc font partie de l'héritage ? «Ce serait indécent, c'est difficile de parler de cela aux familles», coupe François Michaud-Nérard. Les mettre dans l'urne avec les cendres ? Mais une prothèse de hanche, ça mesure dans les 20 centimètres, nous répond-on… Et puis sur le plan écologique, c'est moyen. Les stocker ? Mais où et pour en faire quoi ? A moins… de les revendre. Remettre ces métaux sur le marché, une option tentante vu les cours actuels.
De plus en plus de gestionnaires de crématoriums sautent le pa