Menu
Libération
Décryptage

Sivens, barrage à contretemps

Article réservé aux abonnés
Sivens, barrage morteldossier
Il aura fallu la mort du jeune botaniste Rémi Fraisse et une expertise sévère du ministère pour que le projet contesté de retenue d’eau soit remis en cause.
Sur le site de l'opposition au barrage de Sivens, le 9 septembre. (Photo Remy Gabalda. AFP)
publié le 29 octobre 2014 à 22h16
(mis à jour le 29 octobre 2014 à 22h16)

«Projet suspendu», «travaux stoppés». Des cercles gouvernementaux à Paris, jusqu'au conseil général du Tarn, qui souhaite depuis plus de vingt ans réaliser le barrage de Sivens, il n'est plus question que de remise «à plat» d'un projet controversé et qui semble désormais compromis. Certes le sénateur Thierry Carcenac, président (PS) du conseil général du Tarn depuis vingt-trois ans, continue à défendre la pérennité de son barrage. Il envisage juste de «suspendre les travaux, en aucun cas sine die», mais l'Etat veut reprendre la main. Une réunion de «l'ensemble des parties prenantes» est prévue au ministère de l'Ecologie mardi. «Mon rôle est de trouver des solutions. C'est la raison pour laquelle j'avais diligenté un rapport d'inspection», a souligné mercredi la ministre Ségolène Royal.

L’origine du projet

A la fin des années 80, quand le barrage commence à être envisagé, le problème est simple : comment disposer en été de l'eau que l'on aura stockée en hiver ? Mais à une bonne question, il arrive qu'on apporte de mauvaises réponses… En deux mois sur place, Nicolas Forray et Pierre Rathouis, ingénieurs des Eaux et forêts, experts mandatés par Royal, ont réuni des éléments accablants : du constat des besoins aux impacts environnementaux en passant par le financement, tout était bancal. Dans ce bassin versant de la rivière Tescou, 324 km2 entre Tarn et Tarn-et-Garonne, le territoire est très rural. Mais depuis les premières réflexions sur la possibilit