C’était mardi soir, à l’hôpital Saint-Louis de Paris. Le professeur Jean-Michel Molina, chef du service de maladies infectieuses, a tenu à rassembler tous les volontaires d’«Ipergay». Un essai très original où l’on donne une molécule anti-VIH (en l’occurrence le Truvada) à un groupe de gays séronégatifs ayant des relations sexuelles à hauts risques. On leur dit de prendre cette molécule avant et juste après une situation dangereuse. Le résultat sera comparé avec celui d’un autre groupe d’hommes, à qui on a prescrit un placebo.
L'essai a débuté il y a deux ans, et il devait durer encore deux ans au minimum. «Je voulais leur donner la primeur des résultats, raconte le Pr Molina, et je voulais leur dire que l'on allait arrêter, tant l'efficacité du Truvada en prévention du sida se révélait forte.» Un chiffre spectaculaire, avec une efficacité de plus de 80%. «Jamais un essai n'avait montré une telle efficacité», pointe le médecin.
Applaudissements. Mardi, dans la salle, la foule des volontaires s'est lâchée et un tonnerre d'applaudissements a éclaté. «C'était très émouvant. Car participer à un essai de prévention n'est pas simple. Il y a des personnes qui ont été contaminées durant l'essai. Certes elles vont bien, et aujourd'hui elles viennent de permettre une avancée remarquable. Car on a la preuve qu'un comprimé à la demande protège très fortement contre l'infection. C'est une première.»
De fait