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Libération

Des pitres apaisés chez les alters

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Dans les manifs, les brigades de clowns aident à désamorcer les tensions.
publié le 30 octobre 2014 à 20h56

Ces clowns-là sont drôles, eux. Altermondialistes et anticapitalistes, subversifs ludiques et résistants joyeux, ils ont à leur actif un long palmarès de happenings politiques qui interrogent la société ou offrent un miroir carnavalesque quand ils dénoncent la répression «des féroces de l'ordre» ou des «farces de l'ordre» dans des manifs. En France, ils officient sous l'appellation contrôlée de BAC. Une BAC (Brigade activiste des clowns) qui fait la police à sa manière : avec l'art de la pitrerie rebelle. De l'artivisme. Armés d'un tutu ou d'un nez rouge, d'un plumeau ou de saucisses en plastique, de bulles de savons ou de «cacatapultes», ils sillonnent ainsi les lignes entre les militants et les CRS lors de confrontations. «On y met une forme d'apaisement, on tente de désarmer par le sourire, tout en restant dans l'action directe émotionnelle», raconte l'un de ceux qui s'est multiplié au Testet, contre le barrage de Sivens.

Ces bouffons-là ont ainsi karchérisé la mairie de Neuilly, «attaqué» la base militaire de l'Ile longue, tenu un défilé «mili-terre» le 14 juillet, dépollué la Seine de ses nitrates et pesticides, etc. Des armes de distractions ou de dérision massives, disent-ils, que ne partagent pas «des clowns autoproclamés qui tentent de faire affûter sans succès leurs outils de jardinage» et qui «fleurissent» ces jours-ci, moquent-ils, dans la presse. «Nous sommes clowns car ce que nous faisons est idiotement i