Il y a des déclarations qui font l'unanimité ou presque de par les mots qu'elles n'emploient pas. La lettre lue vendredi par le président (PS) Thierry Carcenac aux 46 élus de son conseil général, maître d'œuvre du barrage de Sivens, est un modèle du genre. Où il demande à cette assemblée de «prendre acte de l'impossibilité de poursuivre toute activité liée au déroulement du chantier sur le site de Sivens», mais tout en insistant sur «la nécessité d'anticiper les besoins en eau liés au changement climatique». Si, donc, les travaux sont interrompus, ils ne sont pas pour autant arrêtés. Le mot de «moratoire» n'a surtout pas été prononcé, pas plus que celui, plus simple, de «suspension».
La séance a débuté sur des «condoléances attristées à la famille et aux amis de Rémi Fraisse» et une minute de silence observée à sa mémoire. Lecture faite de ladite lettre du président, cette séance s'est poursuivie par l'ordinaire des délibérations modificatives au budget départemental. Sans autre vote ni débat sur le sujet, qui a tout de même mobilisé une manifestation de 200 opposants au barrage et entraîné le quadrillage du quartier par les forces de police. «Le conseil a voté en 2012, par 43 voix, une opposition et deux abstentions, le principe de ce barrage, explique le cabinet du président. Il n'y a aucune raison de revoter.» Les discussions informelles qui s'en sont suivi dans la salle des pas perdus de cette assemblée semble