On avait pris l’habitude de les voir désenchantés voire déprimés, se plaignant d’être mal payés et mal aimés, convaincus de vivre un déclassement. Un sondage revigorant, commandé par la Mutuelle générale de l’Education nationale (1), nous présente les enseignants sous un jour autrement plus vivifiant: ils gardent la passion de leur métier, revendiquent haut et fort des valeurs et, s’ils ont parfois envie de changer de profession, ils préféreraient rester dans l’Education nationale. Enfin, interrogés sur les mots associés à leur métier, loin d’être aussi conservateurs qu’on le dit, ils placent l’innovation en tête. Un appétit sur lequel pourra s’appuyer la ministre Najat Vallaud-Belkacem qui veut faire du développement du numérique l’une des marques de son passage.
Moins d'un quart des profs interrogés (23%) répondent que «leur vie manque de sens», près de dix points en dessous des salariés français (32%). S'ils sont relativement épargnés par la déprime ambiante, c'est parce qu'ils aiment vraiment leur métier. Parmi les motivations les ayant poussés à le choisir, près de la moitié (48%) mettent en tête le fait qu'ils ont toujours été «passionnés par l'enseignement et la pédagogie». Devenus profs, malgré les désillusions face à la réalité, ils demeurent bien plus positifs que la moyenne des salariés. Ils sont 47% à dire que travailler est d'abord pour eux «un moyen de s'épanouir et de développer sa personnalité», contre 28% pour la moyenne des salarié