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Libération
Récit

Drones : des objets volants mal identifiés

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Treize sites nucléaires ont été visités par les airs en un mois. Ces vols mystérieux posent des questions sur l’usage de ces engins.
Un drone chargé de la surveillance des vignes, dans le Bordelais, en septembre. (Photo Jean-Pierre Muller. AFP)
publié le 2 novembre 2014 à 20h06
(mis à jour le 3 novembre 2014 à 9h52)

Et dire que cela fait deux ans que des drones civils survolent des centrales nucléaires… A la demande d'EDF : pour fournir au géant de l'énergie clichés et vidéos des installations. Mais depuis quelques semaines, ce sont des survols sauvages qui se multiplient et mettent les autorités, tout comme les associations antinucléaires, sur les dents. Pas moins de treize centrales ont ainsi reçu la visite de drones depuis un mois. Sans que les auteurs de ces actes soient identifiés. Et sans qu'il soit établi si ceux-ci sont coordonnés. «Nous n'avons aucune piste», reconnaît Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie et de l'Energie.

Ces drones inquiètent et posent la question de la sécurité des centrales. De leur capacité à résister à des attaques terroristes. «Leur vulnérabilité est un sujet tabou, déplore Denis Baupin, député EE-LV. On répète que les bâtiments des réacteurs résisteraient à un crash d'avion, c'est faux. Les piscines où sont entreposés les combustibles irradiés sont les plus vulnérables, car elles ne sont pas dans des bâtiments en béton armé.» Il évoque l'usine de retraitement de la Hague, où, «depuis le 11 septembre 2001, des missiles sol-air sont positionnés pour la protéger. Mais son toit est en tôle !» Si une piscine est endommagée et que l'eau s'écoule, comme ce qui s'est produit à Fukushima, il faut en effet être capable de maintenir les combustibles sous l'eau. «C'est le risque principal qu'on puisse imaginer avec des drones