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Libération
Reportage

«Etre pacifiste n’empêche pas la colère»

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Sivens, barrage morteldossier
Dans le Tarn et à Paris dimanche, des manifestations ont eu lieu en souvenir de Rémi Fraisse et pour dénoncer les violences policières.
Lors de la manifestation interdite en hommage a Rémi Fraisse, place Stalingrad, à Paris, le 2 novembre. (Photo Albert Facelly)
publié le 2 novembre 2014 à 21h06

Il y a deux mois, une pinède se dressait là. Aujourd'hui, il n'en reste que des copeaux de bois, émiettés par les engins de chantier du conseil général du Tarn. Et demain ? Les milliers de personnes qui ont participé dimanche à la marche blanche en hommage à Rémi Fraisse, sur le site de Sivens, espèrent y voir repousser une chênaie. Alors ils sont retournés à la terre. «N'oubliez pas vos glands, lance un homme. Prenez en une poignée ! C'est la bonne période pour planter.» La foule est venue nombreuse, du coin et d'un peu partout en France. Christa, 43 ans et son joint d'herbe à la main, habite dans l'Aveyron. «Ça fait des mois qu'on est à fond et qu'on se bat contre le projet de barrage», dit-elle. Ces dernières semaines, elle n'a pas souhaité se rendre sur place, «à cause des violences». Elle déplore qu'il ait «fallu un mort pour que la mobilisation soit davantage médiatisée». Julie, 67 ans, est venue depuis la région nantaise. Elle dit avoir été témoin de «violences policières depuis des années» à Notre-Dame-des-Landes, où d'autres zadistes mènent le combat contre un projet d'aéroport. «C'est grâce à eux que les travaux ont été arrêtés, au moins temporairement. Ces jeunes, ils nous donnent des leçons. Ils ont compris que notre société va dans le mur, que le mot croissance n'a plus de sens.»

Débat. Vers 14 heures, zadistes et manifestants se mettent en marche. Ils passent dev