Menu
Libération
interview

A Sivens, «l’usage de la force a très vite été disproportionné»

Article réservé aux abonnés
Sivens, barrage morteldossier
Claire Dujardin, avocate de nombreux zadistes opposés au projet de barrage, explique qu'une vingtaine de plaintes ont été déposées pour des violences policières.
Interpellation d'un militant opposé au barrage de Sivens, près du chantier, le 9 septembre 2014. (Photo Rémy Gabalda. AFP)
publié le 3 novembre 2014 à 10h06

Un drame «malheureusement prévisible». Les habitants de la «Zone à défendre» (ZAD) du Testet, qui se battent contre le projet de barrage de Sivens, le répètent depuis une semaine : la mort de Rémi Fraisse, probablement tué par une grenade de la police, est l'épilogue sanglant d'une «stratégie de montée en tension orchestrée par les forces de l'ordre». Claire Dujardin, avocate au barreau de Toulouse, a commencé à défendre les zadistes en janvier dernier.

Au début principalement sollicitée pour des conseils juridiques et pour des procédures d'expulsion, elle accompagne désormais de nombreux habitants dans leurs démarches pour porter plainte contre les forces de l'ordre. Elle a également saisi le défenseur des droits, Jacques Toubon, pour l'alerter de ces «violences policières».

Les habitants de la ZAD dénoncent les «violences policières» qu’ils subiraient depuis le début des travaux sur le site de Sivens, en septembre. Qu’avez-vous constaté ?

Depuis cette date, l’attitude des forces de l’ordre a changé. Quand elles ont su qu’il y avait une réoccupation des lieux, l’usage de la force a été tout de suite disproportionné. La consigne, c’était de vider la zone, quels que soient les moyens, et d’éviter l’établissement d’une nouvelle ZAD après celle de Notre-Dame-des-Landes. J’ai donc demandé aux victimes de déposer des plaintes auprès du procureur de la République d’Albi et de m’en faire parvenir une copie.

Pour l’instant, j’en ai une vingtaine. Mais le nombre de plaintes est peut-être sup