Elle avait 14 ans, aimait la musique classique et s'est «radicalisée» sans rien laisser paraître. Sa famille a appelé la plateforme de signalement de potentiels candidats au jihad, qui a déjà détecté 625 cas avérés en six mois. «Notre bilan? Positif, mais perfectible : nous avons créé de toutes pièces un dispositif qui n'existait pas dans l'arsenal de la lutte antiterroriste, la prévention.» Sans jubiler - «nous tâtonnons», dit-il souvent -, Pierre N'Gahane, préfet de 51 ans, ne dissimule pas non plus sa satisfaction.
En moins d'une semaine fin avril, se souvient-il, il a fallu monter une plateforme de signalement sur internet et un numéro vert (08.00.00.56.96) à destination de familles ou de proches constatant que leurs enfants sont «en rupture» et peuvent à tout moment partir combattre en Syrie ou en Irak auprès de groupes jihadistes. Une commande du ministre de l'Intérieur, qui venait d'annoncer son plan de lutte contre les filières jihadistes traduit depuis par une loi adoptée définitivement mardi par le Parlement.
Bernard Cazeneuve était inquiet du nombre grandissant de mineurs parmi le millier de Français impliqués dans le jihad en Syrie. Il a demandé au préfet N'Gahane, qui dirige le Comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD), de bâtir une structure pour «comprendre, détecter et apporter une réponse publique» au phénomène.
En fin de semaine dernière, sur «des centaines d'appels», 625 signalements «perti