Sur la ZAD de Sivens, mercredi en milieu d'après-midi, les révélations du Monde et de Mediapart n'ont pas encore circulé. Ici ni électricité ni Internet. Au téléphone, un opposant explique que «de toute façon, on savait déjà tout cela depuis le dimanche 26 octobre. On a été très choqués par la violence physique de la répression mais aussi par la violence morale faite aux parents de Rémi Fraisse et à nous tous, par la dissimulation des circonstances de sa mort». Une violence qui a renforcé la détermination des zadistes : «On est plus que jamais décidés à sauver cette vallée.»
Porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet (Tarn), Ben Lefetey, lui non plus, n'est pas surpris. «Le dimanche matin, sur la ZAD de Sivens, personne ne savait que Rémi Fraisse était mort, on pensait qu'il était en garde à vue. Grâce à des témoins, nous avons appris qu'il avait été victime d'une grenade offensive et que les gendarmes l'avaient su immédiatement.» Pour le militant, le drame résulte de la «stratégie de forte répression policière à l'œuvre sur le terrain depuis fin août». «Le samedi, il n'y avait sur le site qu'un grillage à protéger ! L'intervention disproportionnée des forces de l'ordre ne peut s'expliquer que par la volonté de discréditer notre mouvement, de focaliser l'attention des médias sur les débordements. Des affrontements violents auraient aussi permis de justifier l'expulsion des zadistes la semaine suiv