L’accident de Brétigny-sur-Orge (Essonne) - 7 morts lors d’un déraillement au mois de juillet 2013 -, peut-il se reproduire ailleurs, et comment prévenir une telle catastrophe ? Ce sujet a été longuement débattu, mercredi, lors d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) à Juvisy, siège de la maintenance pour la zone. Mais les recommandations adoptées en fin d’après-midi par ses membres (experts, syndicalistes, médecin du travail, directeur de l’établissement de Juvisy) pour juguler les causes de l’accident pourraient bien rester lettre morte.
Erosion. C'est ce que redoute Henri Gillard, expert «voie» et syndicaliste SUD-Rail, qui déplorait mercredi que la direction de l'«Infra», qui encadre les 35 000 agents de la SNCF chargés de l'infrastructure, ait décliné l'invitation à assister au CHSCT : «Ils nous ont dit que Brétigny était un problème local.»
Sur la table, un rapport commandé au cabinet Aptéis au lendemain de la catastrophe. Sa mission : analyser l'organisation de la maintenance sur la zone de Juvisy. Quelques éléments dévoilés fin octobre avaient pointé «un dysfonctionnement organisationnel» à Brétigny lié à une baisse d'effectifs. Ainsi, la brigade affectée à la surveillance de la voie sur le secteur était passée, en douze ans, de 16 à 8 agents. Au-delà de l'érosion des personnels, c'est «toute l'organisation du travail, dans ses modes d'encadrement, de pilotage», qui se trou